Les Sutras forment la base du yoga Ashtanga, également appelé Raja Yoga ou Yoga Royal.
Ensemble, ces 8 membres représentent notre progression sur le chemin du yoga.
Les 4 premiers membres nous préparent pour les 4 suivants, dans le sens où les 4 premiers sont focalisés sur ce qui est externe, alors que les 4 derniers s’intéressent à ce qui est interne. Les 5 premiers membres sont des concepts que l’on peut trouver régulièrement dans un cours de yoga moderne ; les 3 derniers, plus rarement.
Tous les 8 sont aussi importants les uns que les autres, et tous sont interdépendants.
Les huit membres de l’Ashtanga sont les suivants :
YAMAS
Les yamas sont des suggestions morales qui nous indiquent comment vivre. Nous pouvons en compter cinq :
Ahimsa – la non-violence et l’amour pour soi, pour les autres, pour notre environnement.
Satya – la véracité et la sincérité, l’honnêteté envers notre propre nature humaine.
Asteya – le non-vol, ne pas garder pour soi ce qui manque aux autres, ne pas voler du temps ou des idées à d’autres personnes
Brahmacharya – le contrôle et la modération, y compris la modération sexuelle, la modération dans la façon de s’exprimer et la modération dans nos attitudes.
Aparigraha – la non-possession. Faire attention à l’excès, aux choses dont nous n’avons pas véritablement besoin. Faire également attention au concept de la loi de l’attraction qui proclame que l’Univers nous apportera tout ce dont nous avons besoin.
NIYAMAS
Les niyamas sont les contraintes que l’on s’impose. Si les yamas représentent notre relation avec le monde, les niyamas représentent notre relation avec nous-mêmes.
Les yamas et niyamas ensemble sont souvent comparés aux dix commandements. Les cinq niyamas sont :
Saucha – La pureté et la propreté, à la fois externe et interne, y compris la pureté de pensées positives et d’actions immaculées.
Santosa – Le contentement et le sentiment de gratitude, même si nous n’avons pas grand-chose en notre possession. Être en paix avec ce que l’on a.
Tapas – La force de l’âme, où toute expérience douloureuse est une opportunité pour lâcher prise, peut-être à travers la pratique d’asanas (postures physiques).
Svadhyaya – L’étude de soi et la récitation des mantras. Si nous nous connaissons véritablement, nous pouvons alors véritablement connaître les autres.
Isvarapranidhana – Le dévouement à quelque chose de plus grand que nous. La croyance, acquise à travers la méditation et la foi, que quelque chose de plus grand existe.
Asana
Les postures corporelles. Le mot asana est traduit généralement par « la façon de s’asseoir ». Ainsi, il n’est pas nécessaire d’être souple, fort, ou capable de faire des choses extraordinaires pour pratiquer les asanas. Patanjali parle dans ses sutras d’une posture sûre et confortable, qui pourrait être assise, mais aussi couchée ou debout, et nous permettrait de rester immobiles pendant une période de temps assez longue. Patanjali propose la stabilité du corps physique pour éviter les modifications du mental.
Pranayama
Le contrôle du souffle. Le pranayama peut également être considéré comme le fil qui relie le corps et le mental : si le cerveau est agité, nos respirations deviennent souvent plus courtes et agitées. Il est donc bénéfique de calmer notre souffle et de laisser ainsi respirer notre esprit. Le mot pranayama est composé de prana, l’énergie vitale, et d’ayama, la prolongation. Ainsi, le concept du pranayama suggère qu’en prolongeant notre souffle, nous contrôlons davantage notre énergie de vie.
Pratyahara
L’abstraction des sens. Pendant la pratique des postures physiques, le pratyahara permet la concentration en focalisant le regard, et en ignorant les sons et les stimulations autour de nous. Le pratyahara nous permet de nous détacher de manière temporaire du monde qui nous entoure, et de rentrer en contact plus étroit avec nous-mêmes.
Dharana
La concentration ou fixation de la pensée sur un seul élément. Dans un cours de yoga, nous utilisons souvent le souffle comme support, mais nous pouvons aussi nous concentrer sur une belle image, sur la sensation de l’herbe sous nos pieds, sur un son, ou sur n’importe quel élément qui nous inspire. Dans l’expérience du dharana, il n’y a ni jugement, ni comparaison, mais simplement le témoignage et la contemplation d’une seule chose.
Dhyana
La méditation profonde. Dans cette étape, il n’est plus nécessaire de fixer ses pensées sur un objet. Le mental est dans un état de paix profonde.
Samadhi
L’union avec le divin, la liberté et la paix. Dans cette étape, le pratiquant atteint un état d’éveil. Il n’y a plus d’ego, mais simplement une conscience universelle où seules la paix et la liberté sont présentes. L’étape samadhi défie tout descriptif : la réalité absolue est réalisée.
Ces huit membres ou branches du yoga Ashtanga sont tous importants et permettent, en les abordant un à un, d’effectuer une progression dans le cheminement du yoga. Nous commençons tout d’abord par examiner nos interactions avec la société (yamas), nous disciplinons ensuite notre esprit et notre corps (niyamas et asanas).
Le pranayama nous aide à passer du physique au mental par la prolongation du souffle. Les pratyahara et dharana disciplinent le mental. Dhyana représente l’avant-dernière étape pour atteindre la compréhension, puis nous arrivons à l’union ultime avec le divin, ou samadhi.
